Repenser l’habitat

Depuis plusieurs années, l’habitat en Nouvelle-Calédonie fait débat avec en toile de fond la question de savoir s’il n’est pas temps de proposer à la construction un habitat qui nous ressemble. C’était l’objet d’un symposium organisé par le gouvernement et auquel l’ACE était partie prenante.

 

L’Agence Calédonienne de l’Energie était en effet l’un des sponsors de ce symposium sur l’Habitat Océanien dont l’objectif était de réfléchir à l’habitat dans sa globalité. Il s’agissait en effet de définir, non pas un type de logement unique ou conventionnel comme tout ce qui a été fait jusqu’à présent, mais de repenser complètement notre approche de l’habitat.

 

Des habitats pour des modes de vie

 

Durant trois jours, tous les acteurs du secteur de l’habitat se sont réunis pour travailler en atelier, dresser des constats et faire des propositions. Se sont donc impliqués les institutions et en particulier les communes, les financeurs, les bailleurs sociaux, les experts, les architectes, les constructeurs et les organismes comme l’ACE ou l’ADEME. Le tout premier constat tiré de ces réflexions est qu’il est urgent de définir des habitats correspondant aux modes de vie océaniens dans leur diversité, ethnique, culturelle, géographique et sociale, des habitats urbains, péri-urbains, ruraux, tribaux et même relatifs aux squats. Sur cette base, le travail de réflexion n’a pas porté que sur le seul problème de la construction ou sur des propositions architecturales de types de logement. Il s’est agi de repenser le logement dans son intégralité en prenant en compte l’urbanisme, l’environnement, la sociologie, la géographie ou la sociabilité. Les acteurs du dossier ne sont pas partis de rien, mais se sont appuyés sur des expériences déjà menées ainsi à Pouembout où le FSH a construit des habitations bioclimatiques de 84 m2, 3 chambres avec terrasse de 35 m2, ouverte des deux côtés. Ils ont également pris connaissance d’expériences conduites ailleurs dans le Pacifique, ainsi en Nouvelle-Zélande avec l’habitat maori.

 

Un habitat éco-durable

 

Cet habitat océanien s’inscrit également dans l’époque, à savoir qu’il prend en compte les problématiques liées au réchauffement climatique à la fois dans son architecture et dans ses matériaux de construction. Les questions liées à l’énergie et à la création d’un habitat éco-durable ont été au cœur du second volet de ce symposium. Les acteurs ont ainsi réfléchi à l’utilisation de matériaux biosourcés et locaux en répondant à trois principes fondamentaux : l’implantation, la ventilation et l’isolation. Un point sur lequel l’ACE est particulièrement engagée. « À partir de ce symposium, a déclaré Vaimua Muliava membre du gouvernement en charger du secteur, nous devons nous questionner sur nos filières, et de savoir comment l’Agence calédonienne de l’énergie et l’ADEME nous accompagnent, de même que l’État, sur ce sujet. » Ces trois jours de réunion marquent le début d’une mise à plat des politiques publiques en termes d’habitat. Le travail va être mené par la cellule de l’habitat et de l’urbanisme et par des groupes de travail auxquels des objectifs précis seront assignés. Plus largement, le symposium a conclu à la nécessité de mettre en place une gouvernant claire et cohérente de la politique de l’habitat

 

Crédit Photo Marc Lechelard