Partenariat entre l’ACE et Calédoclean : faire évoluer les consciences

@Calédoclean

Qui ne connaît pas Calédoclean ou n’en a jamais entendu parler ? Pas une semaine ne passe sans que les bénévoles de l’association engagent une opération de nettoyage ou de reboisement, sur Nouméa comme ailleurs. Sensibiliser, informer et agir sont les maîtres-mots de cette association qui a passé une convention avec l’Agence Calédonienne de l’Énergie. 

Dans le vaste panel des associations environnementales, Calédoclean tient une place à part. Forte de ses convictions, elle organise toute l’année des actions éco-citoyennes participatives afin de mobiliser les Calédoniens sur le terrain et les impliquer dans une écologie pratique, constructive et positive. Cela étant, malgré l’engagement de l’association et les résultats qu’elle enregistre en matière de sensibilisation, comme les centaines de tonnes de déchets qu’elle collecte gratuitement chaque année, Calédoclean a connu en 2020 des difficultés telles qu’elle a failli cesser ses activités. La convention qu’elle vient donc de passer avec l’ACE arrive à point nommé. « J’ai rencontré l’ACE à un moment où nous rencontrions des difficultés, explique Thibaut Bizien l’emblématique porte-parole de l’association, car cette année Calédoclean a eu une année très compliquée. L’Agence a proposé de nous accompagner sur la base d’un programme complémentaire à notre action traditionnelle. Nous lui avons expliqué nos missions, nous avons trouvé des points de convergence et nous avons pu établir un partenariat. »

Lutter contre la production de déchets

Calédoclean ne se contente pas d’aller nettoyer les plages ou les mangroves de leurs déchets. Derrière ces actions, il y a un vrai projet de vie et de société, presqu’une philosophie, ce qui renforce le poids de Calédoclean. « Le point commun entre l’ACE et Calédoclean, explique Thibaut Bizien, c’est la réduction des coûts de l’énergie. Et en matière de transition énergétique, nous passons par la porte “déchets” en luttant contre la production de déchets et en particulier ceux que nous qualifions “d’ultimes”, c’est-à-dire que l’on ne parvient pas à valoriser. Nous expliquons aux gens qu’il faut changer nos modes de consommation en consommant moins et mieux. C’est ainsi que l’on évite la production de tout un tas de déchets. Un déchet, c’est d’abord un objet qui a consommé énormément d’énergie pour sa production, sa transformation, son transport et sa distribution. Nous sensibilisons au fait que chaque objet a une histoire. Il a fait le tour du monde avant d’arriver en Calédonie et au final, il peut constituer un déchet que nous ne parvenons pas à gérer. Mais surtout, nous expliquons que tout ça peut être évité ! Et en évitant de consommer des produits qui ne sont ni des besoins ni des envies, nous supprimerons un coût énergétique monstrueux. »

Faire changer les modes de consommation

L’ACE assume des missions dans un grand nombre de thématiques et de différentes façons, mais elle travaille aussi avec des réseaux associatifs, des partenaires institutionnels ou privés, des prestataires. Calédoclean, en tant que partenaire entre dans ce cadre en bénéficiant de la part d’ACE d’un soutien financier. « Nous travaillons avec l’ACE à la sensibilisation de la population par l’organisation d’évènements ou d’interventions en milieu scolaire, souligne Thibaut. Depuis la signature de cette convention, nous avons déjà réalisé plus d’une quinzaine d’interventions scolaires. D’ordinaire nous en réalisons beaucoup plus, mais cette année nous avons été moins sollicités en raison de la Covid. Nous intervenons à la demande des enseignants. Nous expliquons qui nous sommes et ce que nous faisons, pourquoi nous avons créé Calédoclean. Et ensuite nous présentons les problématiques environnementales liées aux déchets. Les gens nous demandent souvent si nous ne sommes pas fatigués de ramasser les déchets des autres. Alors j’explique que ça n’est pas aux autres. Dès lors qu’ils sont dans la nature, ces déchets impactent l’environnement de manière globale et posent donc un problème à tout le monde.

Lors de nos interventions, nous diffusons des vidéos qui montrent les dépotoirs sauvages, et les jeunes sont stupéfaits. Et puis nous racontons l’histoire de l’objet qui est devenu un déchet. On prend notamment l’exemple de la canette, partant de sa production jusqu’à sa valorisation ou son rejet dans la nature. En expliquant notamment que le recyclage permet d’éviter une forte consommation d’énergie et de nombreuses pollutions en récupérant une matière déjà disponible plutôt qu’en retournant en prélever dans la nature. Il faut savoir que lorsque nous menons une intervention scolaire, elle est immédiatement et obligatoirement suivie d’une action. Il n’y a pas d’intervention sans action, c’est une règle de base. Nous allons sur le terrain, nous nettoyons une zone et ainsi pour les jeunes, les choses deviennent concrètes, et ils se rendent compte à quel point nous vivons dans une société d’opulence et de gaspillage. Ils voient en effet qu’ils ramassent plein d’objets qui pourraient être recyclés et qui sont là à polluer la nature. »

Prendre soin de la nature dans tous les aspects de la vie

« Bien sûr, conclut Thibaut Bizien, il faut davantage qu’une intervention scolaire pour changer les mentalités, mais sachant que nous, et d’autres associations en faisons de très nombreuses chaque année, et que grâce aussi à l’ACE il y a partout des évènements et des animations, ces messages vont être multipliés et c’est ainsi que nous changerons les mentalités et les modes de consommation. Les choses commencent à bouger positivement parce qu’il y a de plus en plus d’actions qui sont lancées par le public comme le privé, et par la société civile au travers des associations. Il y a une prise de conscience de la population, mais il y a encore un gros travail à faire. L’écologie, ça n’est pas simplement de prendre soin de la nature en refusant d’utiliser des pailles. C’est aussi de prendre soin de la nature dans mon modèle d’affaires en tant que chef d’entreprise, dans mon modèle de société dans les politiques publiques et dans mon mode de vie en tant que citoyen. »

@Calédoclean