« C’est maintenant qu’il faut agir »

Ils sont une quinzaine d’étudiants, dont deux filles, qui après leur Brevet de Technicien Supérieur, ont décidé de poursuivre leur cursus par une spécialisation. Tous suivent une licence créée par le CNAM (Conservation National des Arts et Métiers) et soutenue par l’Agence Calédonienne de l’Énergie.

Erwan Foucault est âgé de 24 ans, il fait partie de ces quinze jeunes techniciens que l’initiative du CNAM a intéressés. Depuis plusieurs mois, il suit les cours de cette nouvelle licence spécialisée en énergie durable. « Je m’intéresse au photovoltaïque et à l’hydroélectrique, dit-il, un système plus ancien et l’autre plus récent qu’il va falloir chercher à améliorer pour un rendement meilleur encore et ainsi produire plus d’énergie en consommant moins. » Après six mois de théorie, ces étudiants vont maintenant s’attaquer au terrain avec six mois de stage en entreprise. « Nous sommes une quinzaine, explique Erwan, et nous avons commencé notre formation au début du mois de mai. Elle se déroule en deux stades. D’abord six mois de formation intense qui se termine dans quelques jours, et nous avons six mois de stage, tout aussi intensif, en entreprise. Nous sommes tous dispatchés dans différentes entreprises. Pour ma part, je vais suivre mon stage chez Enercal. Je vais être affecté au siège pendant trois mois et le reste du temps je serai au service maintenance de l’agence de Koné. »

Le pari n’était pas gagné d’avance pour le CNAM, mais chacun se rend bien compte de la nécessité de former les jeunes Calédoniens aux métiers liés à la transition énergétique dans laquelle est engagée la Nouvelle-Calédonie. « J’ai décroché un BTS assistant technicien ingénieur que j’ai suivi au lycée Jules Garnier, raconte notre étudiant. Cette licence est en quelque sorte un prolongement du BTS. Pendant deux ans, nous avons touché à tout, à la maintenance, l’automatisme, la maintenance industrielle. En Nouvelle-Calédonie nous avons deux parcours très différents, les BTS pour les techniciens supérieurs et cette licence qui vient de s’ouvrir, cette licence des métiers de l’ingénieur en énergie et développement durable. »

Une conscience collective

Cette première promotion regroupe des jeunes qui ont pleinement conscience des enjeux. Ils ont compris aussi que leur avenir s’inscrivait dans ce changement radical qui est en train de s’opérer. « On sait que la Nouvelle-Calédonie consomme énormément d’énergie fossile, précise Erwan. J’estime qu’en tant que jeunes Calédoniens nous nous devons de pouvoir réduire cette consommation et la rendre plus efficiente en énergie propre. Je ne sais pas s’il faut être écolo pour suivre ce cursus, mais il faut avoir un intérêt dans ce domaine afin de changer les choses au quotidien. » Dans ce contexte, et avec son discours, Erwan insiste sur la nécessité pour tous de modifier nos comportements, de ne plus « faire comme avant » et ne pas changer nos habitudes.

« Il faut apprendre à changer nos modes de vie, dit-il. Moi-même, j’ai changé pas mal de choses dans mes comportements, notamment dans ma façon de consommer. Je fais attention parce que la meilleure énergie, c’est celle que l’on ne consomme pas. Ça passe aussi par le renouvèlement des vieux appareils par des appareils qui consomment beaucoup moins. Le principal est vraiment de changer ses habitudes parce qu’ainsi on peut réduire la consommation de 20 à 30 %. » Les jeunes étudiants de la première promotion de licence en métiers de l’ingénieur énergie durable, ne sont pas dans l’incantation, mais bien dans le pragmatisme. « Nous sommes parrainés par Enercal et par le gouvernement (ndlr : via l’ACE), explique Erwan, les années qui vont venir vont vraiment être importantes. Nous, étant d’une nouvelle génération, nous avons un devoir de protection et de préservation. Et c’est dès maintenant qu’il faut agir et j’espère que ceux qui sont plus jeunes que nous seront encore plus performants que nous. »