Qu’est ce qu’est la sobriété énergétique ?
Comme présenté dans l’onglet « Principe de maîtrise de l’énergie », la sobriété énergétique se révèle être un pilier phare de la démarche NégaWatt. D’ailleurs c’est la définition suivante qui est donnée par l’association :
La sobriété énergétique « consiste à interroger nos besoins puis agir à travers les comportements individuels et l’organisation collective sur nos différents usages de l’énergie, pour privilégier les plus utiles, restreindre les plus extravagants et supprimer les plus nuisibles » (source NégaWatt).
Dans une ère de surconsommation engendrant des conséquences néfastes sur le climat, notre santé et la disponibilité de nos ressources, consommer plus juste s’avère désormais nécessaire.
Si tous les habitants de cette planète consommaient comme des Européens, nous aurions besoin de presque trois planètes Terre pour co-exister ensemble. Ces propos font suite à un rapport du WWF publié en 2019 – association internationale vouée à la protection de l’environnement. C’est pourquoi une consommation plus raisonnée se doit d’être mise en place dans chaque pays, notamment les plus industrialisés.
Cette situation souligne également une répartition inégale des ressources à toutes les échelles : au sein de chaque pays et entre ces derniers. La précarité énergétique est de plus en plus prégnante. En Nouvelle-Calédonie, toutes les populations n’ont pas accès aux services énergétiques les plus basiques, que ce soit pour des raisons sociales ou géographiques.
Mairie de Hienghène – Source : Athanor Calédonie
Nous-mêmes ! C’est d’abord à l’échelle de chaque individu que nos modes de consommation peuvent évoluer. Bien que certaines habitudes sont profondément ancrées dans nos sociétés, la sobriété énergétique s’inscrit dans divers secteurs (transport, bâtiment, agriculture, industrie). Cette diversité sectorielle prouve que l’on peut adopter de nouvelles habitudes progressivement, sans se restreindre totalement.
Les collectivités et entreprises sont également de la partie ! Cette démarche de sobriété est individuelle et collective, appelant donc à la solidarité entre les acteurs concernés. Sans l’appui et l’encouragement de certaines collectivités, les habitudes et les comportements, comme l’utilisation des transports en commun ou des pistes cyclables, ne pourront pas évoluer de façon conséquente.
S’éclairer, climatiser, faire fonctionner ses appareils… L’électricité est une dépense importante pour un ménage calédonien. Mais avec un peu de rigueur, de bon sens et des gestes adaptés, il est souvent simple de diminuer sa consommation d’énergie et de faire ainsi des économies sur ses factures d’électricité. Voici quelques mesures (non exhaustives) à la portée de chacun :
- Privilégier la ventilation naturelle, plutôt que d’utiliser la climatisation
- Ne pas éclairer inutilement la nuit son jardin ou sa terrasse
- Éteindre son écran de télévision ou éteindre son ordinateur lorsque l’on ne les utilise pas
- Choisir astucieusement la taille de ses appareils électroniques : plus un appareil est gros, plus il consomme
- Débrancher les chargeurs des portables et ne pas laisser en veille les appareils électroménagers
- Éteindre la lumière et la climatisation des pièces vides
- Faire tourner les machines à laver seulement quand elles sont pleines
Tableau comparatif de la consommation moyenne d’électricité par habitant en Outre-mer (en MWh/hab) – Source : DIMENC
En somme, il ne s’agit pas de revenir à l’époque où l’on s’éclairait à la bougie, mais de faire les choix nécessaires pour ne pas consommer inutilement l’énergie qui nous est si précieuse. Tout le monde y trouve son compte : diminution du coût énergétique pour le pays, diminution de sa facture d’électricité et limitation d’une empreinte environnementale inutile.
Retrouvez également notre rubrique des éco-gestes qui vous conseille de nombreuses habitudes à adopter quotidiennement.
« L’énergie : moins on la consomme, plus elle est disponible » : autrement dit, on évite de gaspiller pour ne consommer que l’énergie dont on a besoin.
Les principaux secteurs de la sobriété énergétique
Selon le bilan énergétique 2018 de la DIMENC (Direction des Mines et de l’énergie en Nouvelle-Calédonie), le transport est le deuxième secteur le plus polluant en termes d’émissions de gaz à effet de serre (13 %). C’est pourquoi favoriser les modes de déplacement doux est important aussi bien pour la qualité de l’air que notre santé. Aujourd’hui, le développement des réseaux de transports en commun dans le Grand Nouméa facilite la mobilité pour tous.
La situation inédite liée au confinement suite au Covid-19 nous a également prouvé que nos déplacements avaient un impact sur le rejet d’émissions de gaz à effet de serre. Une marge de progression existe donc. De plus, le dispositif du télétravail, mis en place par certaines entreprises, a démontré que cette méthode permettait de réduire les trajets domicile-travail.
Embouteillages fréquents en direction de Nouméa – Source : France24
Selon la DIMENC, celui-ci représente 7 % de la consommation d’énergie calédonienne en 2018. La sobriété énergétique dans ce secteur passe par un aménagement plus judicieux pour profiter davantage de l’éclairage ou de la ventilation naturelle.
La mutualisation des usages et la modularité des espaces pour mieux utiliser les surfaces construites, et limiter ainsi la consommation de matériaux non renouvelables et l’artificialisation des sols constituent également des actions de sobriété. Privilégier la vie en communauté et la cohabitation intergénérationnelle est aussi une piste de réflexion.
L’éclairage public est directement impacté par cette démarche. Cela passe par la révision de la politique de développement et la durée d’utilisation des lampadaires, complété par des mesures d’efficacité avec l’usage d’ampoules spécifiques (LED, tubes fluorescents). Certaines communes de Nouvelle-Calédonie, comme Nouméa, ont entamé l’installation de ces dispositifs d’éclairage.
La sobriété énergétique appelle à adopter de nouvelles habitudes pour changer nos modes de consommation. Bien que la filière agricole ne soit pas la plus énergivore du territoire, en matière d’alimentation, la sobriété est surtout un enjeu de santé.
L’idée est de tendre vers une alimentation plus végétale, meilleure pour la santé comme pour le climat. En effet, la production d’aliments issus d’élevages d’animaux émet plus de gaz à effet de serre que celle d’aliments végétaux.
Si un changement d’alimentation peut s’avérer difficile à adopter, le gaspillage alimentaire est l’affaire de tous ! Dans une ère de surconsommation alimentaire, il est nécessaire de réévaluer nos besoins et de lutter contre ce phénomène. Manger moins pour consommer mieux et être en bonne santé sont du ressort de cette démarche.
L’agriculture est devenue un enjeu préoccupant en Nouvelle-Calédonie – Source : Archives LNC
Premier secteur émetteur de gaz à effet de serre (74 % des émissions de GES totales) et consommateur d’énergie en Nouvelle-Calédonie (55 % de la consommation d’énergie totale), le verdissement des activités métallurgiques est devenu un enjeu de la transition énergétique du pays. Le but est donc de diminuer ces chiffres tout en encourageant le développement des filières d’énergies renouvelables et en assurant une continuité de service.
De manière plus globale, il faut améliorer la durabilité des produits et les pratiques de recyclage. Au niveau du recyclage, une marge de progression est notable en Nouvelle-Calédonie, notamment au niveau de la collecte et du traitement des déchets. L’incitation à la consigne sur le verre et plastique est une mesure de plus en plus répandue pour réutiliser/recycler nos produits sur le long terme. La mutualisation des équipements et favoriser leur réparation à leur remplacement sont également des pistes allant dans le sens de la sobriété.
Usine hydrométallurgique de nickel à Goro dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie – Source : Vale Agency